Dans son entretien avec Pascal Rigeade (Création franche 2011, n°34) René Moreu précisait : « Ma vue me permet de peindre mais pas d’illustrer. De dessiner, oui. Je dessine avec mon intérieur et avec le peu d’œil que j’ai, ça suffit. »
Les dessins accompagnent une large part de l’œuvre. Ils ne sont pas directement liés aux séries. Parfois comme les Tracés nocturnes, ils forment néanmoins des ensembles.
Cependant, à partir peut-être des Cardiogrammes, mais aussi, bien que le médium soit alors la peinture, avec les Pictogrammes, le tracé s’impose comme le vecteur privilégié. Le cardiogramme est une écriture du cœur, en direct, le pictogramme, dont ne survivent guère que des versions très pauvres, comme le panneau routier, faisait fonction d’écriture dans les langues qui ne connaissaient pas ce que nous appelons ainsi.
Avec ces lignes de cœur, ces lignes de vie, et plus encore que dans les assemblages ou collages, autrement que pour les Jardins, René Moreu se livre à cette nature où il s’est immergé jusqu’à en prendre les manières. Il peut dès lors affirmer, comme un dessin en couverture d’une plaquette éditée par la Fabrique du Pont d’Aleyrac qui porte ce titre : « J’ai le trait végétal ».
No data available |